•   Jagd & Jäger

Le secret de sa réussite


Texte et photos: Gunther Stoschek

Andras, déjà à 18 ans tu as remporté, en 2005, trois titres de champion du monde. Te considères-tu comme ayant un talent naturel ?

C’est ce que disent certaines personnes de mon entourage. S’il en est ainsi, je ne le sais pas. Mais je pense qu’il faut plus que du talent pour réussir régulièrement. Il est vrai qu’aujourd’hui encore le suis fier de mes succès de 2005 tout particulièrement du titre de champion du monde de la discipline Compak. Il est vrai qu’alors, j’ai démarré dans la classe Junior puis, suite à mes bons résultats, je suis allé en éliminatoires avec le meilleur tireur de la classe open. Dont je suis également sorti vainqueur.

Quels ont donc été les facteurs déterminants de ton succès ?

La base a été très certainement mon père qui très tôt m’a poussé et encouragé au tir au fusil. C’est parce que je l’ai accompagné dès mon jeune âge à la chasse que j’ai pris beaucoup de plaisir à me servir d’un fusil. D’où une certaine facilité pour moi face au défis posés par une compétition.

En tant que débutante à la chasse, Susanne Weiss, responsable des relations publiques chez Blaser, est reconnaissante pour les conseils donnés par un tireur de classe mondiale. D’ici peu elle passera les épreuves de la formation pratique sur le parcours du Dornsberg

Il est sans doute certain qu’un fort degré de nervosité a accompagné toutes ces compétitions. Comment as-tu pu le gérer ?

Je le sais, personne ne veut me croire mais je ne me suis jamais laissé gagner par la nervosité. Le plus souvent, avant une compétition, je ne me suis même pas entrainé car je me disais, que peut-il m’arriver, je ne fais cela que pour le plaisir. Beaucoup d’autres participants étaient d’un tout autre avis et se sont imposés des séances d’entrainement spéciales en s’isolant avant la compétition pour renforcer leur concentration. Pour moi il s’agissait plutôt d’une fête populaire où je n’avais rien à perdre.

Pour avoir de la réussite nous devrions, y compris lors des tirs de compétition, rester sereins. Ne le faisons nous pas par plaisir ? Qu’avons-nous à perdre ? 

Es-tu aujourd’hui encore aussi cool ?

En principe oui, bien que naturellement, lors de compétitions internationales, certaines attentes pèsent sur les épaules. Aussi dois-je veiller à garder mon calme et ma sérénité. Lors des championnats du monde la Fitasc Compak, l’an dernier en Afrique du Sud, je n’y suis malheureusement pas parvenu entièrement, et à la fin j’ai fait une gaffe, de sorte que je n’ai pu obtenir « que » la deuxième place. De la nervosité y était sûrement en jeu. Lors des championnats du monde Asien Compak en Thaïlande, par contre, je suis resté aussi serein que d’habitude et c’est sans doute pour cette raison, en définitive, que j’ai gagné.

Pour le plaisir des yeux : Blaser F3 avec de superbes gravures et bois de crosse en ronce de noyer sélectionnée

Tes nombreux titres de ces dernières années tu les as remportés avec la Blaser F3. Pourquoi t’es-tu décidé pour ce fusil ?

Il est vrai que la chasse m’a amenée très tôt à pratiquer le tir au fusil. Mon premier fusil de chasse était relativement élancé et bien équilibré de sorte que plus tard la F3 m’a aussitôt fascinée. A l’opposé de certains modèles d’apparence plutôt pataude d’autres fabricants, la F3 m’allait comme un gant. Elle a par ailleurs la meilleure détente que je connaisse. Un avantage que l’on ne devrait pas sous-estimer.

Malheureusement la chasse au fusil est considérée par endroits de manière critique. D’où la nécessité de tout faire pour la maîtriser aussi parfaitement que possible

Quels seraient donc tes conseils pour celui qui débute au tir au fusil ?

Je dis toujours : prenez dès le début l’attache d’un bon moniteur de tir sinon vous commettrez toute votre vie les mêmes erreurs qui seront sources d’irritations permanentes. Malheureusement trop peu de chasseurs fréquentent régulièrement les stands de tir au parcours de chasse. La raison en est certainement le manque de confiance et le fait qu’ils s’y sentent dépassés par les évènements. Cela ne vaut pas uniquement que pour les débutants mais aussi pour des chasseurs confirmés. Alors qu’il est si simple d’améliorer ses compétences en matière de tir, grâce à quelques heures d’entrainement lors d’un accompagnement professionnel. Ensuite le tir au parcours cde chasse procure de grands joies, cela je l’ai déjà vécu maintes fois.

Par ailleurs nous ne devrions pas perdre de vue que dans certains pays la chasse au fusil n’est pas bien vue. Il faudrait donc, pour le moins, que nous les chasseurs nous devrions donner l’image de spécialistes expérimentés. Malheureusement la formation des chasseurs est, en la matière, tout sauf optimale. Pour éviter un effet boomerang nous devrons, volontairement, en faire davantage.