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Le MacNab avec un Bockdrilling


Texte: Gunther Stoschek, photos: Max Sattler

L’origine du terme « MacNab » remonte au début du 19ème siècle. A cette époque l’écossais John MacNab était à la recherche, après une crise existentielle, d’un défi tout à fait singulier. Sa grande passion de la chasse, il l’avait vécue jusque là, de façon plutôt en marge de la légalité. Un jour il provoqua le propriétaire d’une grande Estate en déclarant que bientôt il allait réaliser en un seul jour, un beau tableau et le déposer devant sa propriété sans se faire attraper.

Même si l’ingestion d’une sérieuse quantité de Whisky n’a pas été étrangère à une annonce aussi prétentieuse, John MacNab a tenu sa promesse et livra encore dans la même semaine, la nuit, en silence, un cerf et deux grouses. Mais comme si cela ne suffisait pas, un saumon pris dans la rivière toute proche avec une mouche en poils de cerfs qu’il a monté lui-même, vint compléter l’impressionnant tableau du jour.

Jusqu’à aujourd’hui beaucoup de légendes ont circulées sur cet écossais. Ce qui est vrai par contre c’est que son exemple a suscité, chez les chasseurs de nombreuses vocations voulant réaliser, légalement cette fois-ci, l’exploit d’obtenir en une seule journée un cerf et deux grouses et en plus de prendre un saumon à la mouche.

Moorhühner streichen pfeilschnell ab. Dank Robins Routine im Flintenschießen kam er auch mit dem Bockdrilling schnell zum Erfolg.

Robin Marx ne voulait en aucun cas, pour ce challenge, se séparer de son propre BD 14. Il est vrai que cette arme avait déjà derrière elle un examen de passage des plus éloquents : Robin avait acquis, avec elle, une année au paravent, près de chez lui, sur de stand du DJW la distinction très convoitée de l’épingle d’or, en classe exceptionnelle. Ce fut certainement la première fois qu’un tel exploit a été réalisé avec une arme combinée. Mais la décision de Robin ne portait en elle qu’une seule difficulté : la nécessité d’un voyage très éprouvant jusqu’en Ecosse. Comme la Lufthansa ne permet plus le transport des armes vers la Grande Bretagne, une longue route jusqu’à Amsterdam était nécessaire. De là, la KLM propose des vols directs vers plusieurs villes d’Ecosse, y compris vers Edimbourg, la destination de ce voyage. Devait suivre alors un trajet éprouvant de plus de quatre heures sur des routes étroites et sinueuses avec la conduite à gauche en plus, jusqu’à ce qu’Ulapool, au bord de la mer du nord, fût atteinte. De cette petite ville portuaire partent journellement des Ferrys pour Isle of Lewis, où se trouve aussi la Garynahine Estate. Ce vaste territoire de chasse étant la destination où Robin allait vivre sa première expérience du MacNab.

In der Küche sind Moorhühner eine begehrte Spezialität.
In Schottland ein äußerst seltenes Stillleben: Ein Bockdrilling neben dem Kaminfeuer.

Donnie, le guide a été plutôt surpris et ne manifesta que très peu d’enthousiasme quand il vit l’arme de Robin. L’idée d’aller devoir chasser le cerf et la grouse avec un drilling allemand, à un seul canon lise et deux canons rayés de calibre différents, ne provoquèrent que hochements de tête. Cependant il parvint tout de même à dissiper les craintes de Robin sur la météo : dans les prochains jours il ne pleuvra pas, comme à l’accoutumée, toute la journée, mais seulement pendant quelques heures.

Contrairement aux pronostics météos de Donnie, il a plu à torrents pendant toute la première journée de chasse. Le vent, extrêmement violent, vint couronner le tout. Donnie prit la décision de ne pas tenter d’obtenir dès le matin de ce premier jour, le cerf obligatoirement prévu au programme. Comme les chances d’y parvenir n’auraient, cependant, pas été mauvaises, la décision de Donnie s’est tout de même révélée judicieuse. Car qu’en aurait-il été si, à l’issue de la chasse au cerf, les chances de réussir à celle aux grouses, qui devait obligatoirement suivre, auraient été en raison du mauvais temps, plus que réduites.

Au matin du deuxième jour de chasse le temps s’était nettement amélioré. Donnie conserva donc sa stratégie de chasse. Alors qu’il considérait toujours l’unique canon lisse du Bockdrilling de Robin comme un sérieux handicap, il voulait tout de même essayer de chasser les grouses dont, selon les règles du MacNab, il fallait en obtenir au moins deux.

Heureusement, l’un des deux pointers de Donnie marqua très rapidement, dans la vaste étendue, un arrêt indiquant la présence de la première grouse. En tireur au fusil expérimenté, cela ne posa à Robin aucun problème de toucher l’oiseau à son envol.

Qu’un excellent tireur puisse aussi manquer sa cible, se révéla une heure plus tard. Robin s’en voulait essentiellement de ne pas avoir su maîtriser davantage sa concentration. Donnie qui s’est aperçu entre temps que Robin n’était pas un débutant l’encouragea en lui annonçant que bientôt ils allaient retrouver d’autres grouses. Peu de temps après Robin effaça avec brio son premier échec.

Fliegenfischen ist Kunst und Wissenschaft zugleich. Wer es beherrscht, kann in Schottland einzigartige Momente erleben.

Sur la rivière située à quelques kilomètres seulement de là, il s’agissait de ramener sur la rive un saumon pris avec la canne à mouche. Une épreuve qui allait être tout, sauf facile, car à cette époque les saumons rejoignent leurs frayères et, normalement, ne s’alimentent plus. Pour réussir il faut maîtriser l’animation de la mouche et déclencher un réflexe d’agressivité du poisson. Mais ce jour là une nouvelle difficulté vint compliquer les choses. Les fortes pluies des derniers jours ont gonflé à ce point le débit de la rivière que l’optimisme de Donnie s’estompa sensiblement. Mais il avait suffisamment d’expérience pour savoir quel type de soie, bas de ligne et mouche allaient pouvoir sauver la situation. Pour Robin cela allait être le plus grand défi de la journée. En pensée il avait déjà rejoint les cerfs en sachant que le temps risquait de manquer et qu’il ne serait pas facile pour lui de suivre les conseils de Donnie sur le maniement judicieux de la canne et de la soie. C’est avec d’autant plus de soulagement qu’après trois heures environ, ce fut la première touche et le saumon a pu être ramené sur la rive dans l’épuisette, en toute sécurité.

Endlich der ersehnte Biss. Jetzt darf nichts mehr schief gehen.
Stolz präsentiert Robin seine Beute.
In den Bergen aber wartet schon die nächste Herausforderung auf ihn.

Mais le temps, alors, était trop court pour savourer pleinement la joie procurée cette belle prise, acquise de haute lutte de surcroit. Dans pas moins de deux heures ce sera le coucher du soleil et jusque là Robin aura dû avoir tiré son cerf. Comme il eut été impossible de rejoindre, dans ce court laps de temps, à partir de la rivière, la zone montagneuse de l’Estate où étaient remisés les cerfs, suivit un court trajet en véhicule tout terrain. La pirsch entreprise au bord d’une vallée d’altitude, en terrain détrempé et accidenté, a duré plus longtemps que ne l’avaient souhaités Robin et Donnie. C’est grâce au maintien dans cette région, d’une population de cerf encore très satisfaisante que Donnie put repérer assez rapidement un cerf isolé d’un âge certain qui se déplaçait. Pour Robin il allait falloir jouer le tout pour le tout quand Donnie lui donna le feu vert pour tirer. Après de longues et éprouvantes minutes résonna enfin le coup de feu à travers la vallée. Donnie regarda dans ses jumelles. On aurait pu lire dans son sourire du soulagement et de respect.

Die Schussposition ist perfekt, doch wo wird der Hirsch aus dem Graben auftauchen?
Es hat geklappt. Der Blaser BD 14 hat seine schottische Feuertaufe bestanden.
Wer in Schottland gejagt hat, kennt die Strapazen der Rotwildbergung nur allzu gut. Robin und Donnie nehmen die gerne auf sich.
Für Robin wie ein Ritterschlag: das ersehnte MacNab Zertifikat.