Dans une certaine mesure la pirsch du brocard, dans ces côtes de l’Atlantique-Nord qui s’étendent à l’infini et escarpées pour la plupart, peut s’apparenter à la chasse du chamois dans des régions situées plus au sud de l’Europe. Les pentes enherbées, raides et parsemés de rochers constituent un biotope aussi attrayant que bien des territoires à chamois des Alpes. Même le chevreuil, qui se plait dans ces étendues difficiles d’accès, adopte ici un comportement qui se rapproche de celui du chamois. Mais le regard qui plonge dans l’abime met en évidence la différence avec les vallées plutôt accueillantes des Alpes. A la place des villages, des lacs et des routes, rien d’autre ici ne s’offre à la vue que le gris de l’Atlantique qui se perd à l’infini et rien d’autre ne se fait entendre que le ressac qui tonne contre le rivage.
Jusqu’à une époque récente la chasse du chevreuil était très peu pratiquée. Ce n’est que l’intérêt croissant de chasseurs venus de toute l’Europe pour l’approche de vieux brocards qui donna, ici, à ce passionnant mode de chasse son statut privilégié.